LA CAPTURE DU POISSON
Je vous ai montré dans un précédent épisode ma façon de ferrer
Je n’insisterais pas sur la capture des petits poissons, ils seront amenés d’autorité mais toujours en souplesse, directement » dans le tablier ».
Aujourd’hui je vais vous parler de ma façon d’amener des gros spécimens dont le poids dépasse le seuil théorique de résistance du bas de ligne. (cela peut s'appliquer à d'autres pêches)
1) Dès qu’il est ferré le, le poisson réagit en fuyant dans une direction opposée à celle de la traction qu’il ressent. J’abaisse donc immédiatement ma canne à 45° afin de diminuer le frottement du fil sur les anneaux, et je le laisse partir au large.
Pendant cette fuite, je m’efforce de déséquilibrer mon adversaire en dirigeant la canne vers la droite ou vers la gauche. Cette manœuvre le fera changer de direction
2) Lorsque le poisson ralentit, je relève la canne puis je l’abaisse lentement tout en moulinant pour garder la ligne tendue. Je relève à nouveau ma canne, puis je la baisse une nouvelle fois en moulinant et ainsi de suite
3) En cas de démarrage soudain, je laisse au poisson reprendre du fil et j’essaye de nouveau de le déséquilibrer.
Je recommence le manège autant de fois que nécessaire, surtout ne pas être pressé d’en finir
4) Lorsque le poisson faiblit vraiment, je prépare mon épuisette et je l’amène lentement en surface en maintenant la canne haute afin qu’elle ne me gène pas et que le scion puisse en cas de sursaut désespéré, jouer son rôle d’amortisseur
C’est le poisson qui doit aller à l’épuisette et non pas le contraire (cela fait parti de l’ABC de la pêche, donc je n’invente rien). Je laisse celle-ci profondément immergée afin que le poisson ne puisse pas prendre appui dessus pour un baroud d’honneur
Je relève ensuite l’épuisette lentement, sans geste brusque et je la ramène en la faisant glisser à la surface.
5) Je décroche ma prise en prenant soin de ne pas la blesser inutilement. Si nécessaire j’utilise le dégorgeoir
6) Je dépose ensuite le poisson dans la bourriche, je précise bien « déposer » et non pas « jeter »
Ma remarque du paragraphe 6 est la pour vous rappeler que je respecte le poisson. C’est aussi l’un des aspects de la pêche à l’anglaise. Je ne laisse pas crever inutilement les poissons dont je n’ai pas l’usage
Daniel MAURY le véritable « promoteur » de la pêche au moulinet dans notre pays, a souvent abordé ce sujet dans ces éditoriaux de « La pêche et les poissons » Il a été entendu car les « viandards » sont en voie de disparition, les vrais pêcheurs ne manqueront pas de s’en réjouir